Comme beaucoup d’entrepreneurs, c’est l’insatisfaction d’une situation qui nous a poussée à proposer notre propre alternative. Notre source de motivation provenait d’une ambition simple : faire mieux, faire mieux individuellement et faire mieux collectivement.
En 2016, après avoir travaillé dans le milieu de la logistique urbaine, nous souhaitions proposer une alternative aux deux tendances en place dans le secteur : les transports TOUT-CAMION ou les plateformes de livraison TOUT-AUTOENTREPRENEUR.
Notre réflexion : créer une solution écologique, socialement responsable et innovante.
Rendre la livraison plus écologique
Le monde du transport est en perpétuelle mutation et les moyens de livraison évoluent. En ce qui concerne l’écologie, nous avons remarqué que ce sont bien souvent des solutions qui ne sont pas nouvelles, remises au goût du jour pour satisfaire nos contraintes présentes. Le vélo et plus particulièrement le vélo-cargo pour le transport de marchandises en est l’exemple parfait !
Comme le rappelle MARCEL ROBERT dans son ouvrage vélogistique :
« Un vélo ne coûte pas cher, ne pollue pas, n’émet pas de CO2 dans l’atmosphère, ne fait pas de bruit, ne prend pas beaucoup de place, n’est pas dangereux et va sensiblement à la vitesse moyenne d’un véhicule motorisé en milieu urbain, et parfois même plus vite ! ».
Nos détracteurs diront que TOUT ne peut pas être transporté à vélo… Peut-être pas tout, mais une très grande majorité des flux de marchandises de nos grandes métropoles le peut en tout cas.
Aujourd’hui, les transporteurs, les commerçants et les pouvoirs publics ne perçoivent malheureusement pas la capacité maximale de la cyclo-logistique.
Et oui, nous transportons des palettes de plus de 250 Kg à vélo et même des déménagements sont effectués à vélo (c’est d’ailleurs la spécialité du réseau Tout en vélo).
Si on s’attaque au segment de la livraison des particuliers, on remarque qu’une très large majorité des produits livrés à domicile fait moins de 30 Kg.
Pour les quelques produits restants, il existe des véhicules écologiques à motorisation électrique ou GNV !
Rendre la livraison plus humaine
Les plateformes numériques de livraison basent leur modèle sur l’utilisation d’une flotte de livreurs indépendants (micro-entrepreneurs) afin de réduire leurs charges salariales et donc leurs coûts fixes : s’il n’y a pas de livraison, il n’y a pas de salarié à payer.
Ce modèle entraine une précarisation des livreurs car ils sont dépendants de ces plateformes et ne choisissent pas les tarifs de leurs prestations. La précarisation, c’est également et surtout l’absence de couverture sociale, de congés payés, de sécurité d’emploi (la plateforme peut rompre le contrat sans justificatif) et surtout aucune sécurité de revenus.
Le statut d’auto-entrepreneur est détourné de sa fonction, comme du salariat déguisé et non comme une réelle relation partenariale entre deux chefs d’entreprise.
De l’autre côté, nous avons les entreprises plus « classiques » qui travaillent avec des livreurs salariés ou même des entreprises sous forme coopérative qui se créent à l’initiative de livreurs auto-entrepreneurs se rassemblant.
Nous avons pu constater par nos expériences, qu’en plus d’être une solution plus « humaine », le salariat permet d’améliorer les performances de l’entreprise et la qualité des prestations.
Un livreur formé, équipé, sécurisé sera davantage impliqué dans son travail et pourra créer un véritable lien avec les clients.
Travailler avec notre temps :
L’ubérisation est une évolution naturelle des métiers existants passant par l’utilisation de moyens technologiques actuels. Certes, nous avons vu des points négatifs dans l’uberisation liés à la sécurité et à la condition des travailleurs. Nous retenons surtout les besoins des clients et consommateurs : accéder simplement et à la demande à des services standardisés, disponibles sur l’ensemble du territoire.
Il fallait donc que nous gardions ce côté technologique, pratique, en retravaillant le modèle des travailleurs qui produisent ces services.
Florent a d’ailleurs publié un article il y a quelques années sur le sujet de « l’Uberisation Positive » :
Il ne faut donc pas être en contradiction avec ces évolutions mais les adapter aux modèles que nous souhaitons servir.
Changeons la donne !
Partant de ce constat, nous avons décidé de créer AppliColis avec comme vision idyllique que les coursiers devraient pouvoir choisir leur statut (salarié, indépendant, coopérateur), leurs conditions de travail et être associés à la réussite des plateformes pour lesquelles ils travaillent.
AppliColis est un réseau d’acteurs de la logistique urbaine, ayant les mêmes valeurs et travaillant avec les mêmes outils : des vélos et véhicules écologiques combinés à des outils technologiques adaptés à notre époque !
Socialement, nous avons décidé d’aller encore plus loin avec AppliColis, en ayant pour ambition de devenir une coopérative nationale (sous forme de SCIC), intégrant les sociétés de livraisons locales, au sein de la gouvernance du réseau.
Cela fait maintenant 3 ans qu’AppliColis a été créé. Aujourd’hui AppliColis est un réseau national, présent dans toutes les grandes agglomérations françaises et s’appuyant sur des structures responsables, écologiques et locales.
Article rédigé par Vincent Monteil, cofondateur d’AppliColis.
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Expert de la logistique urbaine
AppliColis intervient sur les domaines de la logistique urbaine, la livraison du dernier kilomètre, le transport écologique, la course à la demande et plus particulièrement sur la cyclo-logistique.